Philibert: C’est quoi les défis de produire du cinéma dans la Ville de Québec?
Claudine: En fait, certains défis c’est qu'il y a évidemment un petit moins de cinéma qui se fait à Québec qu’à Montréal, donc parfois pour trouver les bonnes personnes pour les équipes c’est plus limité par contre, un des avantages c’est qu'il y a beaucoup de personnes qui travaillent en cinéma à Québec qui font plusieurs postes. Donc on a des gens très polyvalents à Québec, ça c’est une de nos forces. Il y a toujours la question du financement, c’est une grande question qu’il y a partout sur le territoire, mais c’est plus difficile quand on est en dehors de la région de Montréal. Philibert: C’est quoi la mission de Spira? Robin: On est une coopérative, donc on est une structure qui est faite par et pour les cinéastes. Et en fait notre mission c’est vraiment de diffuser le cinéma québécois fait au Québec et international et de défendre aussi la pluralité des cinéastes. Que ce soit les cinéastes femmes, que ce soit les cinéastes sous-représentés par rapport à leur ethnie, leur handicap, leur orientation sexuelle également. Et notre mission c’est que ces genres de cinéma vive à travers le Québec. Philibert: Est-ce que vous pouvez nous raconter c’est quoi l’évolution en 45 ans? Claudine: Évidemment, il y a eu plusieurs phases depuis que Spira existe. En fait, Spira origine de deux organismes, il y avait l’organisme Vidéo Femmes qui existait et l’organisme Spirafilm. Donc c’était deux organismes qui aidaient les cinéastes de différentes façons. Vidéo Femmes aidait évidemment les femmes qui voulaient créer du cinéma sous toutes ses formes, Spirafilm aussi aidait autant hommes et femmes, mais au sein de Vidéo Femmes, il y avait de la distribution. En 2015, les deux organismes ont fusionné pour devenir Spira. Donc en faire une coopérative un peu plus forte qui était là vraiment pour aider, justement comme Robin disait, les cinéastes dans toute leur diversité. Donc il y a ces phases là. Au fil des années, la technologie a beaucoup évolué. Dans les années 70 quand Spirafilm existait, c’était beaucoup plus du cinéma pellicule, le début du cinéma vidéo, les minidv et puis maintenant, aujourd’hui on est avec des formats numériques qu’on connaît tous, beaucoup plus volumineux en terme d’espace informatique. Donc on a eu à s’adapter en fonction des différentes caméras, objectifs et tout. Philibert: Qu’est-ce qui caractérise le cinéma de Québec? Robin: C’est un cinéma justement qui est très inventif parce que généralement l’inventivité elle vient aussi de toutes les limites qui sont mises au moment de la production. C’est un cinéma aussi qui est très tourné vers le court métrage et vers le documentaire. Et c’est un cinéma qui est par contre vraiment pluriel dans les genres, dans es approches. On a de tout, de l’animation, de l’expérimental et de la vidéos de danse. Philibert: Connaissez-vous un film qui a été fait à Québec, puis ça raconte quoi? Claudine: Beaucoup. (rires) Robin: On en connaît plusieurs. Philibert: C’est quoi votre préféré? Robin: Il y a notamment DANAVAN de Franie-Éléonore Bernier et de Jean-David Rodrigue qui a été tourné à Limoilou qui raconte justement le déménagement après la mort d’un des membres d’une famille qui est très drôle. Claudine: Le documentaire le Rang pas drette qui est un film qui a été tourné pas directement à Québec mais par une cinéaste de Québec donc Sarah-Christine Bourihane. Un film qui parle d’une famille qui vit en fait un peu en marge de la société qui a a décidé de faire un retour à la terre donc avec vraiment des façons de faire très ancestrales. Qui plante tout à la main, font leur propre beurre, ils ont leurs propres chèvres dont ils boivent le lait. C’est un documentaire vraiment très intéressant qui s’est fait dans la région de Québec par une cinéaste qui vit à Québec. Philibert: Quels sont les services offert par Spira pour les cinéastes? Claudine: Spira offre beaucoup de services. Du côté du soutien à la production, on est vraiment là pour accompagner soit en mentorat, de créer des liens en fait beaucoup entre les cinéastes de la Ville de Québec avec d’autres intervenants. On offre des formations, on offre du soutien aux équipements de tournage, on offre aussi des activités de réseautage parce que le cinéma, ça ne se fait pas seul, les gens ont besoin de se rencontrer. On a aussi des projets collectifs. Un peu comme ce que vous faites présentement dans le fond on invite des gens à créer autour de thématiques d’un projet commun, c’est des choses qu’on met en place du côté du soutien à la production. Je vais laisser Robin parler un peu de la distribution. Robin: Du côté de la distribution, nous on prend trois longs métrages documentaires et dix courts métrages par an. En fait, notre but c’est vraiment de les accompagner pour qu’ils soient le plus vus que ce soit au Québec ou dans le monde. Et pour ça on fait des stratégies de festivals pour que les films aient la plus belle vie possible dans tous les festivals à travers le monde. Pour les longs métrages, on s’occupe aussi de les sortir en salles. Et on s’occupe aussi des ventes pour ce soit vu à la télé, sur les plateformes.
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